๑ ÉPISODE N°2.

Dans la profondeur de la nuit, la lune perçait à travers les fenêtre étroites du bâtiment et venait se projeter sur  le marbre du sol créant ainsi un nouveau motif. Des ombres se déplaçaient rapidement comme des petites souris que l'on ne devait ni voir ni entendre. Au détour d'une allée, l'une des ombre se figea sur place et l'on entendit un cri aigüe résonner rompant le silence quasi funèbre qui régnait dans le musée. « Tais toi, tu vas nous faire repérer ! » grommela l'un des individus apparemment agacé par la présence de la jeune fille. Celle-ci c'était laissée surprendre par la réplique de sorcière que l'on utilisait pour raconter les fameux contes aux visiteurs. « Je ne sais plus si c'était une bonne idée de venir ici... » dit-elle d'un ton peu rassuré. Le troisième individu se tourna alors vers elle et passa un bras autour d'elle pour tenter de la calmer. Celui-ci était son petit-ami et également le meilleur ami de l'autre jeune homme quelque peu remonté. Ce dernier ne ne laissa pas attendrir par la jeune fille, il était bien décidé à poursuivre ce qu'ils étaient venus faire ce soir. « C'est toi qui a voulu nous accompagner, on ne t'as pas forcé. On ne va pas rebrousser chemin, on est trop prêt du but pour abandonner maintenant. Je veux savoir si cette malédiction est vraiment réelle. » Malgré les frissons qui parcouraient son corps, la jeune fille se donna du courage pour continuer à avancer. Elle ne voulait tout bonnement pas refaire le chemin inverse toute seule. De ce fait, elle était contrainte de poursuivre leur mission nocturne. Elle aussi voulait en savoir plus sur cette fichue malédiction. Avec tout ce qui s'était passé ses derniers temps, il fallait trouver une solution et agir car les évènements ne feraient qu'empirer. Des personnes qui disparaissaient et réapparaissaient sans explications, un gâteau empoisonné comme par magie, la réponse à ses évènements relevait plus au surnaturel qu'à la science. Le groupe d'amis arriva donc devant une porte scellée qui menait au sous-sol du musée là où se trouvait les archives de la ville. C'était dans ses anciens documents qu'ils espéraient trouver des réponses à leurs questions. Le premier jeune homme sortit une clé de sa poche. Celui-ci avait réussi à la dérober au bureau de shérif puisqu'il y officiait en tant que tout nouvelle recrue. Il avait eu beau fouiller dans les documents du bureau, il n'y avait rien trouvé de concluant et avait donc déduit que ses documents étaient cachés et scellés dans les archives. On entendit le cliquetis du verrou bouger et la porte s'ouvrit sur un long escalier qui semblait descendre dans les entrailles de la Terre. Ils allumèrent leurs lampes torches ne voulant pas allumer la lumière de peur que cela déclenche une quelconque alarme et commencèrent leur descente dans cet immense sous-sol. Celui-ci ressemblait à un bric à braque où des objets divers et incongrus côtoyaient des étagères remplies de livres et de dossiers. Le groupe se mit joyeusement à fouiller cette mine d'informations poussé par leur irrésistible curiosité.

Après, un bon quart d'heure d'exploration où on les entendait parfois pouffer de rire à la vue de certains objets du passé, l'un d'eux fit signe aux deux autres de le rejoindre. « Je crois que j'ai trouvé quelque chose. » Le petit-ami de la jeune fille semblait être tombé sur une étagère où des lettres et témoignages d'habitants de la ville avaient été conservés. Les plus anciens dataient de la création de la ville et les plus récents d'une vingtaine d'années. Ils se répartirent alors les témoignages et commencèrent leur lecture dans le silence le plus total. Dans les plus anciens documents se trouvaient des récits racontant les rites sauvages que les indigènes originaires de Sailbrooks pratiquaient à l'époque. Puis, l'on arriva aux témoignages du 17ème siècle où l'une sorte de liste avec des noms d'habitants avaient été rédigée. La nature de cette liste ne faisait aucun doute puisqu'au dessus de celle-ci était stipulé: "personnes déviantes, sorcières". Dans les pages suivant cette liste avait été récoltés des témoignages d'habitants clairement effrayés par ces sorcières. Le groupe d'amis remarqua avec stupeur que tous mentionnaient une sorte de chanson qu'ils avaient entendu avant qu'un évènement étrange n'ait lieu à Sailbrooks. Cette chanson était également mentionné dans les papiers plus récents particulièrement dans les documents datant de l'année où l'accident tragique eut lieu. Certains habitants décrivaient la chanson comme un rite chanté dans une langue obscure qui donnait la chair de poule. Les trois amis se jetèrent un regard qui en disait long. Ils avaient clairement déniché la preuve que la malédiction était bel et bien réelle. L'accident d'il y a trois ans n'en était sûrement pas un, trop de choses coïncidaient pour croire encore à un mauvais coup du destin. Alors, qu'ils allaient se pencher sur les récits de la fameuse nuit de la pureté, leurs lampes de poches s'éteignirent soudainement et un froid glacial s'installa dans la pièce. On entendit les cris des trois jeunes gens résonner dans tout le hall du musée avant d'être étouffés par les parois des murs. En effet, il est parfois dangereux de déterrer les histoires du passé et toute action résulte en une conséquence que les habitants de Sailbrooks pourraient bien payer cher...