eye of the needle. (♢) aaron, caileigh.

✰ EYE OF THE NEEDLE / AARON, CAILEIGH. ✰

TAKE ME DOWN, I'M FEELING NOW. AND IF I MOVE ON I ADMIT YOU'RE GONE. I AIN'T READY I'LL HOLD STEADY, I'LL YOU IN MY ARMS. ☾ sia, aidnpearce. / belle de jour.

La journée allait être bien rempli pour notre guide s'était elle dit dès le réveil. En effet, Caileigh allait aujourd'hui faire deux fois la visite de la forêt  de Chatham, ce qui était tout de même assez rare ces derniers temps. Pas qu'il n'y avait pas assez de monde, mais surtout parce qu'avec la découverte récente de sa malédiction, la jeune femme avait voulu prendre quelques jours afin d'avoir un peu de recule et de chercher quoi faire. Malheureusement, la question restait encore sans réponse et la jeune brune en était toujours au point de départ. Elle ne savait pas comment elle avait pu se retrouver avec le pouvoir de dompter la nature qui était quelque chose de si gros, imposant, immense et qui représentait l'infini à ses yeux. Rien qu'en y pensant pendant son petit déjeuner, la jeune femme en avait le tournis. Préférant laisser cela de côté pour aujourd'hui, elle alla se préparer rapidement et vu qu'il commençait à refaire un peu meilleur ces derniers temps, elle ne se couvrit pas beaucoup. Le toast de pain encore dans la bouche, Caileigh monta dans son 4X4 direction l'office du tourisme ou les visiteurs du jour l'attendait sûrement déjà.
C'est ainsi que se passa ce début de matinée. Dans son élément. Dans la forêt, Caileigh se sentait vivante et ça se ressentait dans ses visites guidées. Elle était passionnée et aux vues des touristes qui buvaient ses paroles sur la faune et la flore, on pouvait dire que ça se voyait. Et alors qu'elle s'apprêtait à montrer une espèce rare qui poussait dans la forêt de Sailbrooks et seulement dans quelques autres endroits de la région seulement, la jeune guide vit du mouvement sur sa gauche qui ne venait pas de son groupe. « J'arrive tout de suite, je vous laisse admirer cette plante si exceptionnelle messieurs dames. Ne vous dispersez pas, ça serait dommage d'en perdre quelques uns au passage. » Plaisanta elle gentiment avant de laisser le groupe et de se diriger vers l'endroit ou elle avait vu du mouvement. Elle essaya de faire le moins de bruit possible, se disant qu'il s'agissait peut être d'une bête affolé qui s'était approché un peu trop près du groupe de touriste. Et alors qu'elle regardait autour d'elle, quelqu'un vint lui faire une légère tape dans le dos, ce qui la fit bien sûr sursauté. Et sans pouvoir se contrôler, cela déclencha un léger courant d'air autour d'elle qui était du à son don... C'était bien trop léger pour s'en rendre compte mais elle, elle savait. Se retournant violemment, elle reconnu tout de suite la personne qui se trouvait à côté d'elle. Aaron... « T'es con ou tu le fais exprès? Ça t'amuse de me foutre les jetons? T'as pas autre chose à foutre? » Depuis qu'elle savait que le retour de cette homme avec qui elle avait eu une histoire était revenu pour détruire sa forêt, Caileigh avait décidé de ne pas prendre des gants. Le voir de retour lui faisait tout de même bizarre, mais elle ne voulait pas en entendre parler. Elle croisa donc les bras en attente d'une réponse.

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That girl's a trip, a one way ticket. Takes you miles high, so high,
'cause she's got that one international smile.

Aaron devait prendre quelques repères pour son patron. Il voulait en savoir plus sur cette forêt alors il avait chargé le jeune homme de le faire. C’était une grosse mission que d’essayer de racheter ces terres pour du profit. Il savait que ça lui permettrait de se faire un nom dans le milieu et de gravir les échelons. Une opportunité comme celle-là il ne pouvait pas la laisser passer. Il avait donc sauté sur l’occasion. C’était aussi un moyen de rester dans le coin et profiter de sa famille plus longtemps. Il se devait de les soutenir dans une épreuve aussi douloureuse que la perte d’une mère. En tout cas aujourd’hui il avait mis sa faille de côté pour le travail. Il ne pouvait pas continuer à se laisser aller. Son patron voulait des résultats. En allant dans la forêt il remarqua un petit groupe guidé par une jeune femme qu’il connaissait très bien. Elle avait été sa petite amie durant un moment avant qu’il ne s’en aille. La revoir n’était pas anodin même s’il s’était persuadé du contraire. Finalement la rumeur était vraie elle était devenue guide. Elle aimait tellement cette ville qu’elle voulait la faire découvrir aux autres. Il pensait qu’elle ferait quelque chose de mieux de sa vie parce qu’elle avait le potentiel d’aller loin. Il avait beau se ficher de ce qu’elle pourrait devenir il était presque déçue pour elle. D’ailleurs son manque de discrétion les poussa à la confrontation. En effet elle vint voir qui était l’invité surprise. Il la vit arriver et lui tapota sur l’épaule. Il voulait s’annoncer au lieu de fuir comme un lâche. Il réussit simplement à la faire sursauté. Elle se contenta en retour de l’insulter à sa manière. C’était bien Caileigh. « On n’a pas la conscience tranquille ? » Lui demanda Aaron avant de laisser échapper un petit rire. C’était assurément l’hôpital qui se foutait de la charité. Il comptait racheter des terrains pour son propre profit en n’hésitant pas à condamner la forêt dans laquelle il a grandi, mais il osait retourner la situation. Il sous-entendait simplement que lorsqu’on a quelque chose à se reprocher on est sur la défensive évidemment elle ne risquait pas de le prendre bien. En même temps il n’essayait pas de la brosser dans le sens du poil. Il ne lui devait rien et c’était très bien comme ça. « Je pensais pas que tu finirais par faire du tourisme enfin si on peut appeler ça comme ça. Enfin bon c’est le mieux qu’on puisse espérer dans le coin. » Lui fit remarquer le jeune homme. On aurait dit qu’il avait envie de se prendre une gifle. Au lieu de se montrer courtois pour éviter une dispute il se montrait condescendant. Il dénigrait littéralement la ville dans laquelle il avait grandi comme si ça ne signifiait rien pour lui. A force de le dire à haute voix il arrivait presque à se convaincre que c’était le cas.

Le voir agir ainsi la rendait complètement sans voix. Littéralement, elle qui avait d'habitude la repartie facile avait du mal à se dire que l'homme qui se trouvait en face d'elle aujourd'hui avait été un de ses meilleurs amis et qu'ils étaient même sorti ensemble. Comment Caileigh avait pu sortir avec un trou du cul comme lui. Etait il ainsi depuis toujours et sa belle gueule l'avait aveuglé? Non, ce n'était pas le genre de la jeune femme de se laisser séduire par un physique, mais à voir comment il agissait maintenant, c'était dur à croire que quelques années dans la grande ville pouvait transformer un caractère à ce point. Se reprenant et encaissant sans broncher les remarques d'Aaron sur sa conscience et sur le fait qu'elle finisse comme guide dans ce trou du cul du monde, Caileigh leva les yeux au ciel avant de commencer. « Ah parce que toi t'as la conscience tranquille peut être? Vendre des bouts de terrains pour deux bouchées de pain alors que c'est avant tout notre héritage cet endroit, franchement, ça me dégoûte, ouais tu me rend malade! » Même si Caileigh savait que c'était son travail, elle trouvait ça dégueulasse qui ne laisse pas leur ville natale tranquille. Il avait tout de même grandit à Sailbrooks pour savoir que c'était une ville magnifique pour ses paysage et que sans eux, la ville perdait tout son attrait et que les touristes ne viendrait plus... « Comme quoi tu devais pas vraiment bien me connaître quand on était encore ensemble. C'est sûr que tourisme ça paie pas de mine à côté de promoteur immobilier, la paye n'est pas la même mais ma conscience à moi, elle est nickel Horsfall! » Elle commençait à s'énerver et les touristes qui l'attendait au loin commençait à s'inquiéter et lui demander si tout aller bien. « Ne vous inquiétez pas, je remet juste en place un petit merdeux qui croit que tout lui ai du alors qu'il n'a pas daigné venir voir sa famille avant que sa mère casse sa pipe... » Merde elle était peut être aller trop loin. Caileigh n'était pas du genre tendre (merci à sa tante, bien sûr), et elle n'arrivait jamais à s'arrêter avant de devenir trop blessante. Elle vit les touristes retourner à leurs plantes et la jeune femme reporta son intention sur Aaron qui avait l'air d'avoir mal encaissé sa dernière remarque. Ca lui apprendra à la prendre pour une bleue qui ne sait pas renvoyer l'ascenseur...

Caileigh et Aaron auraient pu être heureux de se retrouver. Ils avaient vécus une histoire bien à eux et ça personne ne pouvait leur enlever. Cependant chacun avait changé et pris sa route. Ils étaient devenus deux personnes très différentes. C’était à se demander s’ils avaient vraiment eu une histoire. Aaron s’était demandé comment ça aurait évolué si elle lui avait demandé de resté ou si elle était partie avec lui. A l’époque il tenait énormément à elle. Il se voyait un avenir à ses côtés, mais la constante retenue de la jeune femme l’avait poussé à ne rien faire et partir. Maintenant ils étaient là se disputer de plus en plus violemment. « Parce que tu penses que c’est mieux de laisser cette ville dépérir ? Chaque jeune censé préfère s’e aller parce qu’il n’y a aucun avenir. » Commença par lui dire Aaron. Elle ne pouvait pas dire le contraire. Beaucoup partaient vers la grande ville pour réussir dans la ville. Il savait comment marquer des points pour que son discours fonctionne à la limite du raisonnable. « Au moins j’essaye de ramener du monde et de faire tourner l’économie. » Continua le jeune homme. Il allait peut-être un peu loin, mais il devait se défendre contre elle. De plus ça l’aidait à se donner des excuses pour continuer. Il n’allait quand même pas laisser cette ville le changer à nouveau. « En d’autres termes : je dors comme un bébé la nuit ! » Fini par lui dire Aaron. Il disait vrai. Il n’avait pas le moindre remord. Il faisait ce qu’il pouvait pour réussir. Mieux il pensait qu’il aidait la ville à grandir. Il ne voulait pas que ses frères et sœurs finissent leur vie dans un trou paumé. Il avait de l’ambition pour cette ville même si pour le moment la jeune femme était trop têtue pour le voir. La dernière remarque de Caileigh était de loin la pire. Elle venait de franchir la limite de l’acceptable en osant parler de sa mère. Si quelqu’un ne pouvait pas avoir la conscience tranquille c’était désormais elle. Elle ne savait absolument rien de sa relation avec elle et pourtant elle osait émettre un jugement. Finalement c’était elle qui ne le connaissait pas. Il n’était pas parti sans se retourner. Il avait de bons rapports avec sa famille et surtout avec sa mère. Cependant il ne pouvait pas le lui reprocher. Caileigh ne savait pas ce que ça faisait d’avoir une mère aimante et une famille. « Wa .. c’était classe, très classe. » Lâcha Le beau brun. Pour la première fois depuis leur rencontre il montrait une émotion. Il ne supportait pas de parler de sa mère parce que c’était encore difficile. Le deuil n’était pas encore fait. « Pour ta gouverne elle me soutenait, elle croyait en moi ce n’est pas le cas de tout le monde. » Rajouta Aaron. Il ne lui devait rien, mais il tenait à s’expliquer. Contrairement à ce qu’on pourrait croire il aurait aimé qu’elle le soutienne aussi. Jamais Caleigh ne l’avait encouragé dans une quelconque voie. Elle ne lui avait même pas donné de nouvelles. De plus il trouvait ça gonflé de sa part de dire ça sachant qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait.

Caileigh avait envie de lui arracher les yeux. Elle détestait qu'il puisse avoir raison concernant le départ de bons nombre d'étudiant originaire de Sailbrooks. Elle ne supportait pas qu'il ai réponse à tout. Mais elle ne supportait encore moins qu'il ose dire qu'il aidait la ville avec ce qu'il faisait. Comment pouvait il aider la ville alors qu'il détruisait une des seules choses qui faisait venir les touristes. La forêt était très importante pour les gens de Sailbrooks. Elle était connu pour sa beauté et beaucoup de gens venait en randonnée pendant leur séjour ici. Alors voir des promoteurs qui avait dans l'intention de gâcher tout ça, n'était en aucun cas une aide pour les habitants. Aaron ne se rendait pas compte de cela et son arrogance lui obstruait la vue. Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver pendant toutes ses années pour qu'il change à ce point la. Il n'avait jamais été le genre de personne que l'on pouvait détester et c'était à présent le cas, en tout cas pour la jeune femme. Et il faut dire que cela s'était ressentit dans sa dernière réplique. Elle n'avait pas voulu être si vache. Elle avait assez bien connu madame Horsfall pour savoir qu'elle aimait plus que tout Aaron. Caileigh pensa tout de suite à Emma aussi. Si la sœur d'Aaron l'avait entendu dire cela, elle l'aurait sûrement fait regretter aussi alors qu'elles étaient amie. « Aaron, je... » La jeune femme s'en voulait terriblement d'avoir dit cela, mais c'était trop tard. Puis elle ne voulait pas se laisser démonter devant Aaron, il en profiterait pour la mettre plus bas que terre. Sa dernière phrase fit mouche, et elle préféra ne pas répliquer sur ce qu'elle venait dire au sujet de sa mère. Elle qui avait perdu ses parents savaient que c'était un sujet sensible et s'en voulait déjà assez d'avoir utilisé sa défunte mère pour le rembarrer. « Tu ne parles pas de moi j'espère? Car en aucun cas je n'ai jamais cru en toi. Je te savais capable de faire de grande chose et savais que tu ne voulais pas "moisir" ici comme tu le disais si bien. » C'était d'ailleurs ce qui lui faisait si mal quand il lui disait qu'il voulait partir. Il détestait un endroit qu'elle adorait, qu'elle n'arrivait pas à quitter sans savoir pourquoi. Bien sûr qu'on fond d'elle, elle aurait aimé qu'il reste, mais elle n'était pas égoïste au point de le voir rester ici et qu'il le regrette toute sa vie. Bien sûr, elle ne lui avait jamais dit. Mais il la connaissait, il savait comment elle était, qu'elle n'exprimait jamais ses sentiments les plus profond. Elle n'avait pas eu la même vie que lui et a toujours apprit à tout garder pour elle... « Mais si j'avais su que tu deviendrais un gros con arrogant qui ne pense qu'à son bonheur personnelle et à avoir une bourse bien rempli, je t'aurais empêcher de partir! » Elle était énervé à présent. Depuis qu'il était la, ses sentiments jouaient les montagnes russes et se dire que l'homme qu'elle avait, sans se l'avouer, aimé et chéri, était devenu un petit merdeux comme elle les détestés tant la rendait folle. Sans compter son don qui devenait de plus en plus présent... D'ailleurs, étant à cet instant précis sur les nerfs, le ciel commença à se faire un peu plus gris. Le remarquant, Caileigh ferma les yeux et se concentra quelques secondes. Il ne fallait pas que tout explose en elle. Concentre toi se répétait elle, en face d'Aaron se fichant qu'il la fixe du regard...

La tension entre eux ne cessait de montrer. Aaron se demandait comment il avait pu éprouver de l’affection voire de l’amour pour elle. Il ne l’a reconnaissait pas. Elle ne donnait pas envie d’être apprivoiser. La colère parlait pour le moment, mais c’est ce qu’il ressentait. Un énorme fossé les séparait et il se demandait si un jour ça pourrait s’arranger. La jeune femme avait dépassé les bornes en parlant de sa mère. Elle le savait et elle le regrettait, mais elle était incapable de le montrer. Elle préférait encore passer pour une garce insensible pour éviter de s’excuser. Peu importe il n’avait pas besoin d’elle pour savoir combien sa mère l’aimait et le soutenait. Certes il fait des choses peu recommandables, mais il commence à devenir quelqu’un. Il peut aider financièrement sa famille. Il est fier de lui parce qu’au fond il sert à quelque chose. Il n’aurait pas pu faire tout ça s’il était resté dans le coin. Il ne regrettait pas sa décision. Il préférait être l’homme qu’il était que de ressembler à la jeune femme. « Si tu avais cru en moi tu serais venue avec moi. Mieux tu m’aurais donné des nouvelles au lieu de jouer les mortes. » Lui expliqua Aaron. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’à l’époque ça l’avait touché parce que ça n’était pas le cas. Enfin si, mais il était hors de question de l’avouer. Elle ne restait qu’une campagnarde à ses yeux incapable de faire quelque chose de bien de sa vie. « Mais passons ce n’est pas comme si ça m’avait touché. Je savais que je ne pouvais rien attendre d’une femme comme toi. » Rajouta le jeune homme avant de laisser échapper un petit rire. En effet leur relation n’avait jamais vraiment commencé parce qu’elle ne se laissait pas approcher. Elle mettait des barrières et s’était convaincu qu’elle ne l’aimait pas. Il avait fini par s’y habituer et ne regrettait pas d’être parti. Le comportement de Caileigh le rendait dingue. Elle sortait de grandes phrases et pensait qu’elle aurait pu faire quelque chose pour changer la personne qu’il était devenu comme si elle avait un si grand impact sur lui. Aaron ne pouvait pas la laisser penser ainsi. Après tout jamais elle ne l’avait laissé entrer réellement dans sa vie alors elle ne pouvait revendiquer la possibilité d’avoir une influence sur lui. « Mais qui es-tu pour me juger de la sorte ? » Lui demanda Aaron. Il aurait pu rajouter qu’elle n’était personne, personne pour lui. Il aurait pu se prendre une gifle, mais ce n’est pas pour ça qu’il s’était arrêté. Il ne voulait pas la blesser à tout prix, mais la remettre à la place qu’elle mérite c’est-à-dire loin de sa personne. « Tu montes sur tes grands chevaux et ose me juger comme si tu valais mieux que moi. Grande nouvelle : tu n’es pas mieux que moi. La seule différence c’est que j’assume qui je suis. » Lui fit remarquer le jeune homme. Il venait de marquer un point. Elle se cachait derrière une image depuis le début d’ailleurs elle avait un grand secret qu’elle ne révélait jamais. Aaron avait la décence de ne pas se prendre pour quelqu’un d’autre. Une chose était sure il ne se laisserait pas rabaisser par elle encore une fois. Il n’avait pas que ça à faire. Sans oublier qu’il assumait pleinement ses choix. Il avait grandi, évolué et peu importe ce qu’elle pensait il ne regrettait rien.

Aaron trouvait les réactions de Caileigh hypocrite. Elle lui reprochait de ne penser qu’à sa petite personne, de ne pas éprouver le moindre sentiment face à cette ville. Sachant que la jeune femme a toujours été incapable de montrer ses sentiments c’était inapproprié. Elle était la dernière personne à pouvoir juger sa façon de se comporter. Elle avait été prête à détruire leur relation en le laissant sans aller juste pour ne pas prendre le risque d’être blessé. Certes il avait changé, mais elle avait sa part de responsabilité. Aaron ne l’avouerait jamais, mais elle a été sa première déception amoureuse. En allant en ville il s’est forgé une carapace pour survivre, pour ne pas revivre les mêmes choses. Caileigh lui a enseigné comment le faire. Il n’a fait que prendre exemple sur elle. D’ailleurs elle semble bien s’en sortir même si peu à peu son image commençait à se craqueler. Elle semblait avoir du mal à garder son calme en sa présence. Dans un sens Aaron lui en voulait. Il lui reprochait de ne pas avoir été capable à l’époque de lui rendre son affection. Elle avait mis des barrières entre eux à tel point qu’il n’était même pas sûre des sentiments de la jeune femme. Maintenant c’était trop tard et il lui en voulait. Les larmes aux yeux de la jeune femme le touchaient. Elle ressentait vraiment quelque chose mise à part de la colère. Il devait se rendre à l’évidence qu’avec leurs fiertés respectives ils étaient sûrement passé à côté de quelque chose. Malheureusement on ne change pas le passé. « Si tu me connaissais vraiment tu aurais savoir que je n’attendais que ça. » Lui répondit Aaron. C’était encore une fois de la sincérité qu’on pouvait sentir dans ses paroles. Il ne jouait pas un rôle l’espace de quelques secondes. Il se laissait aller avant de se rendre compte qu’il perdait du terrain. Il ne devait pas se laisser déstabiliser par la jeune femme. Il ne devait penser qu’à son but. Ils furent interrompus par le groupe de Caileigh. Elle devait retourner au travail et c’était une bonne chose. Ils étaient sur une pente glissante qui n’apporterait rien de bon. La jeune femme était plus émotive qu’au départ. Il savait que ce n’était pas une bonne chose non plus. La voir se noyer dans ses yeux une dernière fois était intense. Il ne savait vraiment pas quoi ressentir à ce moment-là. La dernière phrase de la jeune femme se voulait incisive. Elle lui reprochait tous les maux de la ville. Elle le taclait comme pour l’achever, mais ça ne marchait pas. Aaron était blindé par les reproches des autres à propos de ce qu’il faisait. Il s’était convaincu qu’au final il agissait pour le bien de plus en reboostant l’économie de la ville. Il ne voulait pas se laisser atteindre par les paroles d’une femme sans cœur comme elle. « Si tu le dis. » Se contenta de répondre le jeune homme. Il ne rentrait pas dans le jeu de Caileigh. Il se tourna ensuite et repris sa route sans la regarder une dernière fois. Il devait partir maintenant pour s’éloigner d’elle. Elle devait suivre son chemin de son côté. Aaron savait néanmoins qu’il serait amené à se recroiser dans un futur proche.